Jean-Marie Sander, Président de la CICA
Tous les continents, tous les pays – l’humanité tout entière – sont aujourd’hui confrontés aux désordres, aux risques et aux enjeux liés au réchauffement climatique. Partout l’agriculture est au cœur de ces enjeux. Contribuant aux émissions de gaz à effet de serre qui transforment le climat, elle en est aussi l’une des premières victimes. Les agriculteurs subissent de plein fouet, sur leurs exploitations, les impacts de la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes. Responsables, pour une grande part, de l’usage et de la qualité des sols, de l’eau et de la bio - diversité, ils sont parfois présentés comme étant LE problème alors même qu’ils sont, en grande partie, LA solution.
Lors de nos derniers Congrès, celui de Québec, en 2017, et celui de Berne en 2018, ces questions ont été au centre des travaux de notre Confédération. C’est l’intérêt même de nos institutions bancaires et financières ; car si les agriculteurs et leurs filières sont frappés par des événements climatiques plus intenses et plus fréquents, ce sont les investissements et le crédit, moteurs du développement, qui seront menacés. Pour documenter et approfondir cette question, nous avons souhaité réaliser un Livre blanc, que nous mettons à votre disposition sur ce site et que vous pouvez télécharger.
Deux grands axes de réflexion nous paraissent se dégager de ces pages. Premier axe : partout dans le monde, l’agriculture ne doit plus subir mais s’organiser, résister et pour cela renforcer sa résilience. Il revient aux gouvernements, avec l’aide et le savoir-faire des organisations professionnelles, des acteurs des filières agricoles et alimentaires et de tous les réseaux de recherche et de diffusion des innovations, d’encourager cette nouvelle Révolution verte qui seule permettra un développement durable en garantissant compétitivité économique, sécurité alimentaire et meilleure prise en compte de l’environnement.
Second axe : de même que la peur n’exclut pas le danger, la résilience n’exclut pas le coup dur, le phénomène climatique extrême qui peut détruire, en quelques heures, l’équilibre d’une exploitation agricole même plus résiliente. Face à ce coup dur, une seule solution : la mutualisation du risque, c’est-à-dire l’assurance ; une assurance qui sera de plus en plus la condition sine qua non de l’obtention du crédit ; et donc une assurance qui doit être largement diffusée et adoptée par les agriculteurs, avec l’aide de leurs organisations, des institutions publiques et privées et des Etats.
Bonne lecture !